Peintre du crépuscule, Antoine Favre procède à un constant va et vient entre l’extérieur et l’intérieur, entre un espace sans limite et sa rétractation sur l’individu isolé dans un monde clos.

A l’intérieur, le coup d’œil se concentre sur une intimité suggérée par quelques éléments signifiants (le lit, le bureau). La force de notre convoitise se voit multipliée par l’inaccessibilité de son objet, observé sans qu’il ne le sache.

A l’extérieur, des lumières artificielles s’abattent sur les rues sombres de Lyon. Antoine Favre peint la ville des lumières au repos et nous guide dans ses explorations urbaines et périurbaines.

Ses usines percent un tissu de nuages épais et nous rappellent le génie de William Turner, Romantique anglais qui peignait la lumière des paysages de la première révolution industrielle.

Les dernières œuvres d’Antoine Favre sont plus dystopiques, s’inspirant du surréalisme macabre de l’artiste polonais Zdzisław Beksinski.

Le regardeur conserve de cette perception subliminale une plus grande intensité d’émotion.

C. Deltreil