Entré dans le numérique à une époque où la vidéo n’en était qu’à ses balbutiements, Harald L. Schlude s’est, logiquement, emparé d’Alchemy dès qu’il a mesuré toutes les possibilités de ce logiciel de graphisme.

Depuis, le Visionary Art de l’artiste lyonnais a pris une dimension nouvelle, sans cesse affinée par cet outil privilégié. Plongé dans les univers imaginaires et la science-fiction dès son plus jeune âge, l’explorateur a très vite exprimé graphiquement ses mondes
intérieurs. Le dessin, il le pratique toujours d’un trait précis, avec un goût prononcé pour les détails.

Devenu expert dans le maniement des outils de pointe, Harald L. Schlude est aussi à l’aise avec une tablette qu’avec un crayon. Rapide, méticuleux, le geste dessine peu à peu des structures à la géométrie simple et élancée. Le dessin traditionnel n’est pas si loin que l’on peut le penser à premier abord. L’aléatoire domine la répétition des formes créées, sans fréquence, donc sans répétition. Emergent alors les cités utopiques au gré des manipulations de l’artiste qui préfère se définir comme un chercheur.

De recherche, son oeuvre n’en manque pas, au contraire. S’y lisent en filigrane les références au traités des arts graphiques dont, enfant, il a lu, relu et annoté chaque page et qu’il conserve comme un précieux grimoire d’où extraire les bribes de tableaux imaginaires bâtis au fil des années. La production d’Harald L. Schlude présente des lignes épurées comme les graveurs
peuvent en créer.

De son amour pour la calligraphie japonaise, il a su également apprivoiser le sens de l’espace, la maîtrise des vides et la densité des noirs.

Surprenant, d’une indéniable originalité, le Visionary Art de Harald L. Schlude s’impose peu à peu, d’une publication dans le numéro de la revue graphique Mercure liquide à son entrée au Naia Museum de Rochefort en Terre.