Cette conférence aura pour objet le thème général de cette édition, à savoir le rapport que la science-fiction entretient avec la notion d’altérité ; elle constitue une sorte de matrice ou de point de départ pour toutes les sous-thématiques abordées durant le weekend. 

L’idée est de se demander si le rapport à l’autre n’est pas constitutif du genre de la science-fiction, non seulement parce qu’elle multiplie les représentations d’autres espèces, planètes, mondes, etc. mais parce que dans son principe même, et en premier lieu par sa projection dans l’avenir, la science-fiction procède d’un écart vis-à-vis de notre réalité, dont elle tire des conséquences cohérentes, explicites ou implicites, des règles pour l’univers fictionnel qui sous-tend ses récits. Ainsi, elle extrapole, explorant des scénarios futurs et des mondes possibles, dont le décalage avec le nôtre procède de l’altération de ce dernier par des éléments fictionnels et spéculatifs.

La discussion pourra ainsi donner un aperçu de la richesse et du potentiel de création vertigineux que recouvre ce rapport privilégié à l’altérité sous toutes ses formes : à l’instar d’autres genres, la SF a pu être considérée comme limitée intrinsèquement par des stéréotypes ou des codes, des images qu’elle reproduirait ; or, il semble qu’elle puisse au contraire favoriser un rapport à l’expérimentation, à la production d’images, de symboles et de modes d’expressions qui s’enrichissent de ces décalages, et en retour, transforment et instruisent notre perception du monde comme de nous-mêmes.