Ce 8e cycle de tables rondes des Intergalactiques de Lyon discutera Chute & Apocalypse !
Dans l’esprit des croisées des univers prisé par le festival, découvrez nos intervenant.e.s et les sujets qu’ils auront à affronter pour ce weekend aussi riche en rencontres qu’en enseignement.
SAMEDI 06 AVRIL
Post-apo french touch : La question de la production culturelle française et du genre post-apo
En présence de Rurik Sallé
Le genre post-apocalyptique et le cinéma français font-ils bon ménage ? Si quelques productions des années 70-80 faisaient pencher la balance en faveur du oui, ce dernier a toutefois disparu des écrans lors de décennies suivantes.
En présence des invités, eux-mêmes réalisateurs ayant abordé le thème dans leur filmographie, nous tenterons d’en dessiner quelques contours.
Dans le cadre de la journée Post-apo French Touch au Cinéma le Zola.
18 H 30 : CINEMA LE ZOLA
117 Cours Emile Zola, 69100 Villeurbanne | Entrée libre
jeudi 25 avril
A PROPOS DES MOUVEMENTS SURVIVALISTES, PREPPER, COLLAPSOLOGUE…
En France, de plus en plus de citoyens considèrent que l’effondrement de notre civilisation moderne est déjà en cours. Pour eux, le développement durable, la croissance verte et même la transition écologique ne sont que des mirages, des réponses loin d’être à la hauteur de la crise systémique que nous vivons. Petit point sur ceux qui s’y préparent.
Raphaël Colson, essayiste : Raphaël Colson est un écrivain et essayiste français de science-fiction, neveu de l’auteur Pierre Marlson et de l’essayiste anarchiste Daniel Colson. Depuis 2014, il codirige un projet transmédia consacré à l’étude de la fiction post-apocalyptique, intitulé Fiction post-apo, miroir du temps qui passe.
Vincent Mignerot, auteur & chercheur : Auteur, chercheur indépendant dans le domaine des Sciences Humaines, spécialisé dans l’étude de la perception et de la singularité de l’esprit humain dans un contexte évolutif global.
18 H : SALLE DU CONSEIL DU 1er ARRONDISSEMENT
2 Place Sathonay, Lyon 1er | Entrée libre
vendredi 26 avril
Table rase du passé ? La dimension révolutionnaire de l’après-apocalypse
Pour sa septième collaboration avec le festival Les Intergalactiques, la Bibliothèque municipale de Lyon accueille Élisabeth Vonarburg et Yana Vagner autour de sa thématique 2019.
Rarement la science-fiction n’a semblé autant d’actualité qu’aujourd’hui, à l’heure où les prospections scientifiques, économiques et politiques nous alertent sur l’effondrement probable de la civilisation humaine – du moins telle que nous la connaissons.
Mais si les perspectives que nous propose la science-fiction paraissent bien sombres, elle ne saurait se réduire à un tropisme décliniste sur la fin des temps.
Penser la fin d’un monde, c’est aussi penser la possibilité d’alternatives à un modèle en voie d’épuisement. Ou la fin du monde comme une occasion, certes douloureuse, mais peut-être providentielle au fond, de faire table-rase du passé.
Comme toujours quand on parle de dystopie, l’utopie n’est jamais bien loin et les récits de science-fiction, loin d’être des odes à la fatalité, ont la vertu de nous encourager à réfléchir, à agir et pourquoi pas, à transformer le monde.
Discussion avec Elisabeth Vonarburg & Yana Vagner. Modération : Jérôme Vincent.
18 H 30 : BIBLIOTHÈQUE MUNICIPALE DE LA PART-DIEU
30 boulevard Vivier Merle, Lyon 3e | Entrée libre
- MJC MONPLAISIR -
SAMEDI 27 AVRIL
Salle Le Karbone
14 h : Conférence d’ouverture : Temps du Survivant & Temps du Descendant.
Une introduction tout en voix et en images sur les thématiques abordées lors de ces 8e Intergalactiques de Lyon par l’essayiste et directeur artistique Raphaël Colson.
17 h : Existe-t-il du Post-apo optimiste ?
Avec Sara Doke, Philippe Curval, Léo Henry, Jean-Marc Ligny & Elisabeth Vonarburg.
Modération : Raphaël Colson.
La fiction post-apo, si elle esquisse un avenir bien sombre, permet aussi d’imaginer faire table-rase d’un modèle de civilisation en voie d’épuisement, de structures politiques qui ne nous conviennent pas, pour prendre un nouveau départ et, peut-être, trouver le moyen de ne pas réitérer les erreurs du passé.
Nombreuses sont les œuvres de science-fiction qui conçoivent, longtemps après une catastrophe de grande échelle, de nouvelles sociétés. En ce sens, le post-apo a indéniablement partie liée à l’utopie, et nous pose la question suivante : comment refaire société dans un monde en ruines ?
Elle pose, à sa manière, un problème philosophique, en mettant en scène l’hypothèse d’un état de nature. Ou d’un retour à cet état. Bref, les théories du contrat social, d’Hobbes, de Rousseau et des autres, ne sont peut-être pas bien loin !
22 h : MAD MAX : fury road est-il le meilleur film du monde
Avec Alt+236, BolcheGeek, Jean-Pierre Dionnet, Florence Porcel, Le Coin du Bis, Suck My K.Dick & Wonder Vesper.
Modération : Kor Wentemn & La Petite Voix de la chaîne Bolchegeek
Salle 2
14 h : L’apostat post-apo : la SF a-t-elle sécularisé l’Apocalypse ?
Avec Catherine Dufour, Sylvie Lainé, Ketty Steward & Elisabeth Vonarburg.
Modération : Sylvie Allouche.
L’Apocalypse, la Chute, autant de mots marqués par l’imaginaire, les mythes et la culture judéo-chrétiennes, pour lesquels la catastrophe annoncée, prophétisée, avait le sens d’une punition divine, d’une révélation ou du Salut éternel.
Aujourd’hui, la science-fiction semble résolue à se débarrasser de toute considération eschatologique, et les causes de l’effondrement sont moins à chercher du côté d’une puissance divine et transcendante que dans la destruction, par les humains, de leur habitat et de leurs conditions d’existence.
Au demeurant, on ne se défait pas si facilement des croyances et des superstitions : nos représentations de la fin du monde sont-elles encore teintées de cette conception religieuse de la Chute ?
En existe-t-il encore des réminiscences dans la SF, que cette dernière les revisite volontairement ou qu’elles soient de l’ordre d’un inconscient culturel ? Et si oui, quel sens prennent-elles ?
16 h : La Chute et le Post-apo dans l’imaginaire & la culture populaire japonaise
Avec Alt+236, Le Cap’tain du Nexus VI & Raphaël Colson.
Modération : Kor Wentemn.
La culture populaire japonaise a depuis longtemps intégré dans ses mangas, ses dessins animés ou ses films de série B, à l’image de Godzilla, les risques de catastrophes pouvant frapper le pays, des séismes aux tsunamis en passant par les risques nucléaires. Petit tour d’horizon avec cette rencontre aux couleurs nippones.
18 h : Des fins du monde dans l’Histoire : Extinction des espèces, chutes des civilisations.
Avec Luvan, Christian Chavassieux
& Confessions d’Histoire & AlterHis.
Modération : Axolot
D’abord, un constat d’une évidence redoutable : du point de vue des dinosaures, nous vivons déjà bel et bien dans un monde post-apo !
En fait, à l’échelle des espèces, avec l’entrée dans l’Anthropocène, nous en sommes déjà à la sixième extinction.
Et si l’on se limite à regarder l’Histoire, des civilisations ont elles aussi connu leur “fin du monde”, qu’il s’agisse de la chute de l’Empire Romain, des civilisations méditerranéennes…
La fin du monde, une question d’échelle, de point de vue ? Que nous apprennent ces épisodes historiques d’effondrement, de cataclysmes, et en quoi ont-ils pu influencer la science-fiction ?
dimanche 28 AVRIL
Salle Le Karbone
10 h 30 : Une esthétique de la ruine
Avec Alt+236, Axolot, Li-Cam, Léo Henry & Luvan.
Modération : Anne Canoville & Adrien Party.
Un monde vide et dévasté, des villes-fantômes, des débris et des décombres en veux-tu en voilà : non, Chateaubriand n’est pas le seul à aimer s’asseoir sur des murs décatis et bouffés par le lierre en attendant que des orages l’emportent.
En science-fiction aussi, et surtout dans le post-apo, on a le goût de la belle ruine, même si on les agrémente de chars renversés, de bidons radioactifs, masques à gaz et autres renvois esthétiques à une civilisation industrielle brutalement déchue.
Du jeu vidéo à l’exploration urbaine en passant par le cinéma, cette discussion portera sur le dialogue entre la création artistique et le post-apo, sur ses représentations (visuelles, mais pas seulement !) et ce qu’elles disent, aussi, du rapport que nous entretenons avec nos ruines industrielles.
13 h : Le potentiel critique du post-apo et son dévoiement
Avec Yves Blanc, Li-Cam, Nicolas Cartelet, Catherine Dufour, Jean-Marc Ligny & Yana Vagner.
Modération : Sara Doke
Slavoj Zizek dit qu’il est “plus facile d’imaginer la fin du monde que la fin du capitalisme”, et pour cause !
On le sait, ce dernier a la faculté de digérer ses critiques, et le post-apo n’échappe pas à sa récupération par l’industrie culturelle, qui a débuté dès les années 70.
Il peut prêter le flanc à des idéologies réactionnaires et militaristes. On peut même voir dans l’essor des mouvements survivalistes et dans la figure du “héros” post-apo une promotion du modèle de l’individu propre au néolibéralisme.
Un genre qui paraît pousser jusqu’à ses extrêmes et dramatiques conséquences les logiques de guerre, de destruction de la nature, de surconsommation, est-il voué, dès lors qu’il entre dans la culture mainstream, à voir gommés toute sa portée politique et tout son caractère subversif, pour devenir une pure usine de divertissement ?
17 h : Les figures dans le genre post-apocalyptique
Avec Chloé Bertrand, Nicolas Cartelet, Danielle Martinigol, Yana Vagner & Elisabeth Vonarburg.
Modération : Anne Canoville & Raphaël Colson.
Qu’il mette en scène des groupes d’humains réduits à cohabiter dans des conditions extrêes, ou qu’il interroge sur la transmission, le post-apo a le don d’exacerber les rapports entre les groupes sociaux, entre les genres, entre les générations.
Les enfants, en particulier, sont une figure extrêmement présente et déterminante dans ce genre fictionnel. Enfants, donc, ados, anciens, femmes, hommes, leaders, troupeau…
Le post-apo montre la nature humaine dans la complexité de ses relations, et, ce faisant, revêt un intérêt anthropologique. L’objet d’une telle discussion ne sera donc pas tant de lister des archétypes que d’étudier l’interaction et l’articulation entre ces différentes figures.
Salle 2
10 h 30 : Bande dessinée et Post Apo : projection du futur, pour quel futur ?
Avec Jean-Christophe Chauzy, Jean-Pierre Dionnet & Vincent Perriot.
Modération : Mathilde Démaret.
Passerelle entre la littérature et le cinéma, la bande dessinée a toujours été source d’inspiration lorsqu’on parle de représenter et d’imaginer le futur. Certains titres de BD ont ainsi influencé durablement l’imaginaire de science-fiction en créant de nouvelles pistes, avec des auteurs comme Mœbius, Bilal, Jodorowsky…
Plus récemment, la BD s’attaque à la représentation de la chute et de l’apocalypse : le succès du dernier titre de Zep, The End, en est une preuve. La saga en cours Le reste du Monde de Jean-Christophe Chauzy peint la fin du monde en temps réel, sans explication, et plonge ses personnages dans un monde où survivre est désormais leur seul but.
La BD s’intéresse aussi à l’après : Negalyod de Vincent Perriot a ainsi été une révélation. Monde mélangeant les créatures préhistoriques à une cité nouvelle technologie, ce récit interroge sur la mémoire collective et sur une possible révolution.
Nous discuterons ainsi avec les auteurs présents de leur expérience du dessin en tant qu’outil de projection du futur, et pour quel type de futur.
13 h : Quelle vision du jeu vidéo sur la fin du monde ?
Avec Usul, Opreem & Osmosis.
Modération : Kor Wentemn & BolcheGeek.
Que ce soit en surfant sur les succès du genre au cinéma ou la peur d’un holocauste nucléaire, les jeux vidéo n’ont jamais été en reste question univers post-apocalyptique.
De Wasteland à Frostpunk, de Fallout à The Last of Us, ces mondes remis à zéro continuent de fournir un formidable terrain de jeu.
Quelle meilleure chair à canon pour FPS que les zombies ? Quel meilleur bac à sable qu’un wasteland arpenté en open world ? Et quelle meilleure façon de pousser un joueur à des choix déchirants que de le rendre responsable des derniers survivants de l’humanité ?
Nous envisagerons les approches du post-apo propres aux jeux vidéo, dont l’interactivité sort le joueur de sa passivité face à des mondes qui, après tout, pourraient bien advenir.
15 h : La relation du Planet Opera et du Space Opera avec le Post-apo
Avec Jean-Pierre Andrevon, Sara Doke, Sylvie Laîné & Confessions d’histoire.
Modération : Sylvie Allouche.
Si le post-apo semble intrinsèquement lié aux sous-genres de l’anticipation et de la dystopie, extrapolant des scénarios à partir du monde que nous connaissons, ceux du planet opera et du space opera n’y sont pas étrangers : une Terre devenue invivable est souvent le point de départ d’un récit amenant l’espèce humaine à partir coloniser d’autres planètes et explorer d’autres systèmes solaires.
Le planet opera, quant à lui, présentant des mondes extérieurs et imaginant des écosystèmes différents de celui de la Terre, peut être le théâtre d’événements cataclysmiques.
Et puis, il y a les cas un peu particuliers, comme celui, canonique, de La planète des singes, où le post-apo se déguise en space opera…
Petit tour d’horizon de ces fictions, et de leur rapport au thème de l’effondrement.
scène du parc
samedi 27 avril
14 h : Lectures des textes de l’atelier Prélude
La Fabrique du Subréel vous invite à venir écouter les textes issus de son troisième atelier d’écriture « Prélude », placé sous le thème du festival : Post-apocalyptique & Collapsologie.
15 h 30 : Qu’est-ce que la science-fiction peut faire de cette notion d’effondrement ?
Avec Laurence Allard, Catherine Dufour, Ketty Steward & Ariel Kyrou.
De Soleil Vert à Mad Max, de JG Ballard à John Brunner en passant par Octavia E. Butler, Paolo Bacigalupi, Philip K. Dick et bien d’autres, les visions de sociétés s’étant effondrées sous le coup de désastres écologiques ou d’inégalités sociales monstrueuses sont très nombreuses dans la science-fiction.
Or, depuis 2015 et la publication par l’ingénieur agronome Pablo Servigne et l’éco-conseiller Raphaël Stevens du livre Comment tout peut s’effondrer ?, l’idée que nos sociétés développées sont promises à un inéluctable effondrement fait de plus en plus d’adeptes.
La science-fiction n’a-t-elle pas toujours exploré sous d’autres termes ce concept d’effondrement ?
Cette notion, justement, doit-elle être prise au premier degré, sous le regard de la forte probabilité scientifique, ou bien au contraire faire avant toute chose l’objet de fictions à même de nous faire réfléchir, d’éviter le cauchemar et de nous faire concrétiser nos rêves ?
dimanche 28 avril
13 h : Anniversaire des 15 ans de la Volte
Avec Jacques Barbéri, Philippe Curval, Alain Damasio, Mathias Echenay, Léo Henry, Luvan & Ketty Steward.
Dans une ambiance Nuit trop Debout, les auteur·e·s de la Volte viendront papoter avec le public dans le cadre de l’anniversaire des 15 ans de la maison d’édition.
15 h : L’archéologie du futur
Avec ArchéoSF, Yves Blanc, Passé Sauvage & Mylène Pardoën.
Au programme, un plateau radio en partenariat avec Pop’Sciences de l’Université de Lyon, qui traitera de l’archéologie du futur en iconographie, face aux recherches actuelles, et aussi… en son !
MJC MONPLAISIR
25, avenue des frères Lumière, Lyon 8e | Entrée libre
lundi 29 avril
Plateau radio sur Canut : bilan des Intergalactiques 2019
Prof Tob et Youri-la-Science, les animateurs d’Échec & Glutamat, l’émission cinéma de Radio Canut, mettent à dispo le plateau radio aux Intergalactiques afin d’y proposer une table ronde en direct à écouter où que vous soyez.
Ce sera l’occasion pour les invité.e.s présents de nous faire un retour sur le weekend de convention, leur participation au cycle de tables rondes et de nous proposer leur synthèse autour des thématiques de l’apocalypse.
À écouter en direct sur Radio Canut de 17 h à 18 h – 102.2 FM.
Site web : echecetglutamat.blogspot.com
A PROPOS DES MOUVEMENTS SURVIVALISTES, PREPPER, COLLAPSOLOGUE…