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Science-fiction et anthropomorphisme

“Les animaux que donc nous sommes »


Bien qu’elle ne soit lui soit pas emblématique et propre comme peuvent l’être le robot ou l’extra-terrestre, qu’elle ne relève pas du surnaturel comme le monstre ou le zombie, la figure de l’animal a une importance significative dans le genre de la science-fiction. 

Déjà, il s’agit peut-être de l’Autre le plus évident et le plus immédiat auquel nous ayons jamais eu affaire : le rapport à l’animalité est représentatif de la manière dont l’humain trace une frontière, plus ou moins poreuse, entre nature et culture ; s’il se définit plutôt dans une continuité ou dans une discontinuité avec les autres espèces animales, s’il étend la communauté morale qui lie les individus entre eux à d’autres formes de vie que la sienne.

Ces questions connaissent une forte actualité, avec l’émergence des courants antispécistes et de ceux, en philosophie morale, qui étendent l’idée de communauté morale jusqu’à une prise en considération de la souffrance comme critère d’appartenance. 

Elles intéressent d’autant plus la science-fiction que ses propres préoccupations écologiques vont croissantes. Le cobaye, l’animal sujet d’expérimentation en laboratoire, est à ce titre une figure privilégiée de la SF, qui lui substitue d’ailleurs volontiers un sujet à figure et/ou psyché humaines pour exhiber le rapport d’exploitation et ses implications éthiques, sujettes à discussion (on pense évidemment au roman de Daniel Keyes, Des fleurs pour Algernon). 

Mais les récits d’anticipation peuvent s’attacher également à parler des rapports de l’homme à ses animaux de compagnie, comme c’est le cas dans Les hommes dénaturés  de Nancy Kress.

A cela s’ajoutent des traditions littéraires qui sont liées à la science-fiction, comme la fable ou le conte philosophique, à travers le procédé de l’anthropomorphisme, qui permet de faire un pas de côté pour observer nos caractères et nos traits sous une figure animale. 

Le propre de la science-fiction est peut-être d’étendre ce procédé à de très larges échelles, et, comme souvent en dans le genre, à en dérouler les conséquences jusqu’à leurs extrémités : des œuvres désormais classiques comme la Planète des singes, Demain les chiens ou encore la Guerre des Salamandres, relativisent la préséance de l’homme sur les autres espèces à une simple phase historique, d’autres espèces pouvant tout à fait lui succéder, voire l’asservir. 

Ce renversement de perspective a peut-être d’autant plus de force qu’elle met en scène des êtres que nous avons tendance (du moins dans la pensée et l’imaginaire occidentaux), à considérer spontanément et sans même y réfléchir comme nos inférieurs, dépourvus d’intelligence et de culture.

MJC MONPLAISIR | 25, avenue des frères Lumière. Lyon 8e | Entrée libre.

DIMANCHE 12 septembre à 11h

Salle 3

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25 avenue des frères Lumière
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