Prendre du recul sur un genre fictionnel, son histoire, et sur l’idée qu’il se fait de lui-même : outre le travail des sociologues et de la critique, c’est aussi le pas de côté que font certain·es auteur·ices en interrogeant leur genre et leur milieu (l’imaginaire), les pratiques et le fandom qui les accompagne.

L’idée étant de regarder aussi en face ses aspects les moins reluisants, et nous désillusionner quand nous aimerions nous dire que « tout de même, en définitive et par essence, la science-fiction est bien de gauche. »

En effet, la science-fiction a, comme beaucoup de pans de la culture dominante états-unienne et européenne, une histoire dominée par des perspectives masculines, blanches, cis-hétéronormées, validistes, prétendant à l’universalité et marginalisant de fait tout autre point de vue.

Dans une période qui voit de nouveaux visages du fascisme gagner de plus en plus de terrain, à l’international comme en France, les idéaux mêmes d’universalisme ou d’humanisme, déjà criticables dans leur application très partielle comme dans les impensés qui en sont constitutifs, se voient aussi activement combattus par des individus se réclamant eux aussi de la science-fiction.

Elon Musk n’a-t-il vraiment rien compris à la science fiction, ou est-ce un peu plus compliqué que ça ? Que faire de nos imaginaires et de leur héritage parfois encombrant ? Qui écrit et produit de la science-fiction, et pour quel public ? Peut-on inventer des imaginaires irrécupérables, impossibles à instrumentaliser ?

Sans prétendre donner de réponses définitives, cette discussion aura pour ambition d’essayer de détricoter un peu toutes ces questions avec nos invité·es !