James G. Ballard, John Brunner, Michael Moorcock, Doris Lessing, John Christopher, John Wyndham, Iain Banks, Nina Allan, Alan Moore, China Miéville, Neil Gaiman, Jenni Fagan…

Ah, on les aime tellement, ces dignes représentant·e·s de la science-fiction britannique, qu’on cherchait un nouveau prétexte pour en parler…

Mais attendez : “dignes”, vraiment ? Guindée, la science-fiction britannique ? Ce serait bien méconnaître son histoire, et les apports de ses auteur·ice·s, scénaristes, cinéastes, aux aspects les plus avant-gardistes, transgressifs et expérimentaux du genre.

A partir des années 60, dans le Sillage du Swinging London – une période d’apogée du Soft Power britannique, marquée par l’essor du consumérisme et d’une culture pop portée par la jeune génération – la science-fiction va elle aussi connaître un tournant, quand Michael Moorcock reprend en 1964 la rédaction en chef de la revue New Worlds : une “Nouvelle Vague” émerge alors, qui embrasse aussi bien expérimentations littéraires et renouvellement des formes narratives, qu’une révolution plus large dans les sujets évoqués par le genre.

Une science fiction plus introspective, spéculative et beaucoup plus politique et engagée, dont l’influence gagnera par exemple la France et les Etats-Unis, débouchant là aussi sur de nouvelles générations d’auteur·ice·s.

De la même manière, la révolution du comic book américain est en grande partie le fait de scénaristes britanniques, qui en rafraîchissent les codes (pensons par exemple à Judge Dredd ou aux comics d’Alan Moore).

Comment la science-fiction s’est-elle intégrée au mouvement des révolutions socio-culturelles du Swinging London ? En quoi peut-on dire que la SF britannique est à l’avant-garde, et pour quel héritage ?

Au cours de cette discussion, on esquissera donc un panorama de l’une des plus vieilles science-fiction du monde – et qui n’a jamais cessé de se renouveler -, sous un angle résolument subversif, radical et populaire.

Table ronde en résonance avec les Intergalactiques 2016 : Tea time party.