Dans son ouvrage Pourquoi l’écologie perd toujours (éd. du Seuil, 2024), Clément Sénéchal dresse l’historique et le constat des échecs de l’environnementalisme comme écologie-spectacle, prônant la sensibilisation et les « petits gestes » individuels, dépolitisée, désocialisée et vidée de toute substance.

Il est intéressant de mettre ces observations en regard de la science-fiction d’anticipation. Depuis les années 70, celle-ci prend très au sérieux la question écologique, la traitant à l’aune d’une analyse politique et sociale : on peut même qualifier certain·es de ces auteur·ices de véritables lanceurs d’alerte, à l’image de John Brunner (inaction collective dans Le Troupeau aveugle, 1972) ou Jean-Marc Ligny (désobéissance civile collective dans Ecowarriors, éd. Mnémos, 2024).

Aujourd’hui la question est vivace, vitale même, comme en témoigne l’œuvre d’une nouvelle génération d’auteurs tels que Étienne Cunge (Antarcticas, éd. Critic, 2023) ou Jean Krug (La Couleur du froid, éd. Critic, 2024).

Mais comment l’action écologiste est-elle abordée dans les œuvres de science-fiction passées et présentes ? La solution doit-elle venir « par le haut », de façon providentielle ou sous l’autorité d’une dictature écologiste, ou peut-elle procéder de choix démocratiques ?