MARDI 10 OCTOBRE 2023 | 20h
Réponse compliquée à une question simple #19
Sur la chaîne Twitch des Intergalactiques
En compagnie d’Alexeï, titulaire d’un master de science politique et journaliste, que vous avez déjà croisé lors de des émissions :
> L’Attaque des Titans : Philosophie politique & l’Art de la Guerre ;
> Politique et religion chez Ursula K. Le Guin ;
> Influence(s) politiques et religieuses chez J.R.R. Tolkien.
A propos de G. K. Chesterton :
Résumer Chesterton peut sembler une gageure. Romancier (notamment de romans policiers), celui-ci est également un journaliste, poète biographe et un apologiste du christianisme (et plus spécifiquement du catholicisme). Chesterton était un génie du paradoxe et ses livres se lisent avec un mélange d’allégresse et d’énervement. Il les écrit comme des duels intellectuels à l’épée où chaque mot tranche et sabre mais se départir d’un optimisme persistant sur le monde.
Sa conversion au catholicisme, point central de sa vie et de son œuvre est elle-même paradoxale. Elle s’inscrit dans un mouvement plus global d’une frange de l’élite intellectuelle britannique de conversion au catholicisme (on peut penser à John Newman ou à Oscar Wilde) mais elle n’en reste pas moins une conversion à une religion nationalement minoritaire et associé à l’Irlande.
Si il n’a jamais écrit de fantasy, de fantastique ou de science-fiction, son influence sur ces genres est loin d’être négligeable. En effet, Chesterton tout en échangeant avec plusieurs auteurs de science-fiction (il polémiquait notamment face à Wells sur la question de l’eugénisme) a eu une influence forte sur Tolkien et Lewis. Celle-ci s’est traduite au niveau personnel (sa lecture a converti Lewis au catholicisme), mais aussi et surtout par le biais de concepts de Chesterton.
En effet, la conception que Chesterton avait des contes de fées et du merveilleux a marqué de manière décisive celle de Tolkien dans Faerie, son ouvrage théorique sur la fantasy. En outre, la conception qu’avait Chesterton du pessimisme et de l’optimisme ou du bien et du mal ont été décisives dans la manière dont Tolkien et Lewis ont codé la leur.
Enfin, l’influence de Chesterton ne s’est pas arrêtée avec Tolkien et Lewis. Son analyse de la manière dont la réalité fonctionnait en lien avec les mythes a eu une nette influence sur Sandman (Neil Gaiman lui ayant d’ailleurs rendu plusieurs fois hommage). Enfin une partie de l’héroic fantasy britannique s’inspirant de Tolkien (David Gemmell ou John Gwynne) a une trace chestertonienne dans son rapport à l’optimisme et au pessimisme ou encore à la rédemption.
Au 10 octobre pour en savoir plus sur un auteur anglais influent mais peu connu en dehors du monde anglophone.
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