Samedi 23 avril 2022 | 15h30
Salle 2

Seul contre tous ? Figures de la rébellion dans la SF

Le (ou la) protagoniste de dystopie est un cas de figure particulièrement passionnant, dans la mesure où il/elle convoque à la fois un imaginaire de la rébellion contre l’ordre établi, un certain rapport à l’héroïsme, et une conception de la place de l’individu par rapport au collectif.

Et les exemples, en science-fiction, sont légions, ce qui permet d’en dresser des archétypes, de jauger aussi ses nuances et son évolution.

Nous avons le Winston de 1984, homme ordinaire dont les velléités de rébellion seront brisées par la violence répressive du système.

Viendra, ensuite, la figure du héros sous toutes ses déclinaisons : héros messinaique, anti-héros, héros négatif…

A chaque fois, deux possibilités : chercher à s’extraire du système (THX 1138), ou à le confronter (Rollerball). Dans le second cas, si c’est un échec, il est cuisant et bien souvent le pendant d’une conception pessimiste de la société humaine, dont le personnage “type” du cyberpunk pourrait bien être un parangon – et pour lequel le détective de roman noir, Raymond Chandler notamment, est une inspiration notable -.

Cynique, fataliste et désabusé, il louvoie dans un système pourri dont est résigné à ne pouvoir modifier les règles du jeu.

S’il tente de s’élever contre elles, c’est bien souvent en rebelle de pacotille, comme il en est du personnage du roman Le Travail du furet de Jean-Pierre Andrevon.

Ainsi, quand il est question de rébellion dans la science-fiction, tout est souvent ou tout noir ou tout blanc et pourtant, rien n’est jamais sans ambiguïté : que dire d’un Snake, figure iconique du rebelle dans la culture américaine, nihiliste et individualiste, qui fait partir en fumée toute charge de critique sociale et politique ?

Ou de personnages comme celui de Bienvenue à Gattaca, qui ne cherche pas tant à renverser un système injuste qu’à tricher pour parvenir à ses fins, sans le remettre en question ?

Des remakes hollywoodien comme ceux de Rollerball ou de La Planète des singes, où l’enjeu n’est plus le système lui-même, mais le “méchant” à sa tête, à éliminer ?

Aujourd’hui, avec l’essor des dystopie adolescentes et young adult, la rébellion prend volontiers un visage plus jeune – adolescent – et féminin, contre des régimes politiques fictionnels issus des représentations du totalitarisme, qui semblent parfois avoir été conçus sur mesure, pour indigner, choquer – et, finalement, révéler un·e ou plusieurs héros et héroïnes aux valeurs morales supérieures.

Alors, peut-on vraiment renverser à soi seul·e tout un système ? Le héros gomme-t-il systématiquement toute notion de collectif, et donc la possibilité réelle, matérielle, de ce renversement ? Peut-on imaginer et écrire des héros “collectifs” ?

Table ronde en résonance avec les Intergalactiques 2017 : Imperium.

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