Courant esthétique au fort accent post-moderne, le rétro-futurisme invite à une relecture des vieux rêves futuristes de l’imaginaire populaire, révélant entre-autre une nostalgie d’un passé où l’Amérique créait le futur.

Cette exploration conjuguée au futur antérieur se prêtant au jeu de l’uchronie, le rétro-futurisme en est venu à se structurer en des ramifications fictionnelles portant les noms intriguant de steampunk, dieselpunk ou atompunk – et à chaque ramification son époque.

Parmi ces ramifications, le steampunk s’est imposé dès le départ comme le fer de lance du rétro-futurisme et il n’a depuis cessé de s’étoffer en englobant les champs de la fiction et de la non-fiction.

Dans sa relecture d’un XIXe siècle métamorphosé par des rêves futuristes devenues réalité, le steampunk magnifie sans nul doute l’imagerie victorienne. Cependant, à la différence du dieselpunk, foncièrement politique du fait qu’il revisite le temps de l’entre-deux-guerres, le steampunk a pour défaut de privilégier une approche purement formaliste.

Ainsi, les fictions steampunk témoignent bien souvent d’une dimension apolitique, le XIXe siècle servant de simple toile de fond à des récits où un héros bien éduqué affronte les robots d’un savant fou.

Ce constat peut apparaître sévère, voire exagéré, mais il faut bien admettre que dans le steampunk, on n’évoque guère l’histoire de la lutte des classes et du colonialisme.

Mais cette tendance apolitique constitue-t-elle vraiment une matrice du steampunk, ou avons nous affaire à un parti-pris contestable ?