De l’île de Battle Royale aux chasses à l’homme qui transforment les villes en arène en passant par La Ville est un échiquier de John Brunner, la dimension spatiale des jeux a toute sa place en science-fiction avec ses tensions perpétuelles entre intérieur et extérieur, entre l’espace dédié au spectacle et l’envers du décor…

Comme le montrent les enquêtes de Jade Lindgaard (Paris 2024. Une ville face à la violence olympique, Divergences) ou Laura Wojcik et Anne Clerval (Les naufragés du Grand Paris express), les chantiers des Jeux Olympiques et des Coupes du monde semblent propices à toutes sortes d’aberrations écologiques, à l’inscription dans l’espace urbains des ségrégations de classe ou encore à la multiplication des dispositifs de surveillances, dont l’usage se voit légalisé au prétexte d’événements sportifs.

De là à faire advenir des métropoles dignes des dystopies que nous prophétisaient en leur temps certains romans et films d’anticipation ?

Cette discussion s’appuiera ainsi sur la fiction pour évoquer la place des jeux et leurs infrastructures dans l’espace urbain, l’opacité de ces grands projets comme leurs conséquences écologiques et sociales.